Corentin de Chatelperron et Caroline Pultz sont actuellement en pleine expérience d’autonomie dans un appartement de 25 m² à Boulogne-Billancourt. Leur objectif est d’explorer un mode de vie plus sobre, respectueux de l’environnement et applicable en milieu urbain dense. S’appuyant sur des années de recherches autour des technologies low-tech, ce projet novateur vise à imaginer ce que pourrait être la vie en ville en 2040.
Le couple vit depuis plusieurs mois avec une consommation réduite au strict minimum, tout en conservant un niveau de confort. Ils ont réussi à abaisser leur consommation d’eau à 15 litres par jour ! (Un chiffre impressionnant quand on sait que la moyenne en France est de 150 litres par jour et par personne.) Grâce à un système de récupération et de filtration des eaux usées, ils réutilisent cette ressource pour plusieurs usages : arrosage des plantes, culture de champignons et d’autres innovations écologiques.
Ils cherchent également à minimiser leurs déchets grâce à des méthodes de compostage et à une alimentation produite en grande partie dans leur appartement. Ils élèvent des grillons, cultivent des salades et de la spiruline (une algue riche en nutriments), tout en développant un système circulaire qui réduit au maximum leur dépendance aux ressources extérieures.
L’un des points forts de leur projet est la gestion de l’énergie. Leur appartement fonctionne entièrement à l’aide d’énergies renouvelables ! Ils ont mis au point un système de ventilation intelligente pour éviter d’avoir recours à la climatisation ou au chauffage. Des écoles et des centres de recherche les accompagnent pour concevoir des appareils de cuisson à faible consommation d’énergie.
Ces solutions low-tech ne sont pas seulement efficaces, elles sont aussi réplicables par tous. Corentin et Caroline montrent qu’il est possible d’adopter un style de vie durable en utilisant des ressources locales et des technologies accessibles.
Plutôt que de chercher une autonomie totale, Corentin et Caroline ont choisi de s’appuyer sur un réseau d’acteurs locaux. Ils collaborent avec des fermes et des champignonnières à proximité de Boulogne-Billancourt, où ils participent à des projets de WWOOFing. Ils y travaillent quelques heures en échange de nourriture. Cette approche illustre un mode de vie connecté aux besoins locaux tout en s’inscrivant dans une économie circulaire.
L’expérience montre donc que l’autonomie urbaine est possible, mais qu’elle peut être encore plus efficace en s’appuyant sur des réseaux de coopération. Cela permet de développer des systèmes résilients et d’assurer une meilleure gestion des ressources.
Le couple suit rigoureusement l’évolution de leur projet en mesurant leur empreinte carbone, leur consommation énergétique et même leur santé. Leur objectif est de respecter les recommandations de l’ONU en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre – à savoir moins de 2 tonnes d’équivalent carbone par personne et par an. Ces résultats sont à comparer à la moyenne nationale qui avoisine les 10 tonnes par personne.
Cette démarche est un véritable laboratoire d’expérimentations pour démontrer qu’il est possible de réduire considérablement son impact tout en vivant en milieu urbain.
Cette expérience soulève une question essentielle pour l’avenir de l’immobilier. Comment intégrer l’autonomie et la durabilité dans la conception des bâtiments ? Les architectes, promoteurs immobiliers et urbanistes peuvent s’inspirer de ces pratiques pour concevoir des bâtiments qui respectent mieux les ressources naturelles et offrent des solutions durables. Des systèmes tels que la récupération des eaux de pluie, la ventilation naturelle ou encore la production d’énergie décentralisée pourraient devenir des normes dans les constructions de demain.
L’expérience de Corentin et Caroline est donc bien plus qu’un projet personnel. Elle ouvre la voie à une réflexion globale sur la manière dont les bâtiments et l’aménagement urbain doivent s’adapter aux enjeux environnementaux actuels.
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Photo de couverture © Biosphere Experience ©